La Kiné Bobath - Définition

16-01-2011 à 18:16:25
a. Bref historique du concept Bobath

Le Dr Karel Bobath et son épouse Madame Berta Bobath, dès 1943, ont abordé la problématique de l’enfant infirme moteur cérébral d’une manière toute nouvelle à l’époque. Ce traitement s’appuyait sur le fait que la spasticité (raideur dans les mouvements) ou l’exagération du tonus musculaire n’était pas un phénomène irréversible mais bien modifiable. Cette conception les conduisit à comprendre l’importance capitale du dépistage, du traitement précoce et de la guidance des parents. Dès 1951, ils ont commencé à former des thérapeutes venus de différents pays. Progressivement et sous leur impulsion, certains thérapeutes, formés dans ce but, ont été autorisés à enseigner à leur tour.

Depuis le décès en 1991 de K. et B. Bobath, d’autres thérapeutes continuent dans la lignée de leurs prédécesseurs à actualiser leurs pratiques, leurs recherches et leurs connaissances. Ainsi, nourri par l’expérience, par de nouvelles approches extérieures aussi bien que par de nouveaux moyens technologiques, ce concept est maintenant fort répandu et reconnu dans de nombreux pays qui le considèrent comme étant une approche thérapeutique de pointe.

Sous l’influence du centre Bobath de Londres, des associations nationales (16 pays en Europe) une association européenne et une association mondiale existent aujourd’hui.

L’ABBV, située à Bruxelles, est l’unique organisation, en Belgique, reconnue par l’association Bobath internationale. Elle a pour but d’enseigner le concept Bobath et de soutenir les thérapeutes. Elle dispose également d’un centre de thérapie pluridisciplinaire.

b. Objectifs et modalités du traitement Bobath:

En premier plan, on cherche à améliorer le tonus pour obtenir un meilleur mécanisme postural. Par cette expérience sensori-motrice plus adaptée, le thérapeute essaie de donner de nouveaux points de repères à l’enfant. Celui-ci pourra avoir l’expérience de mouvements plus appropriés et harmonieux, des réactions de redressement, de protection et d’équilibre. C’est la répétition de ces expériences qui permettra à l’enfant de développer un meilleur contrôle de ses postures, de ses mouvements et d’être petit à petit plus fonctionnel dans son environnement. C’est la base du concept Bobath.

Un de ses fondements s’appuie sur la théorie de la plasticité cérébrale. Cette hypothèse souligne l’importance de la prise en charge précoce. Cette théorie ne veut pas dire qu’un enfant plus âgé ne peut plus bénéficier du travail thérapeutique. A tout âge, l’utilisation régulière des schémas de mouvements corrects, réalisés activement, aura des répercussions positives.

Concrètement, des techniques de handling sont utilisées pour diminuer l’hypertonie. Différentes techniques peuvent influencer favorablement le tonus, le mouvement, le transfert du poids du corps, le positionnement...
L’utilisation de la pesanteur et du poids du corps, la stimulation par des pressions et du tapping permettront de construire le tonus. A partir de ce travail de normalisation du tonus, la facilitation permettra d’obtenir davantage de patterns normaux de mouvements.

Dans toute situation, la participation de l’enfant est requise. Cela ne veut pas dire que tout est basé sur la commande volontaire, mais « la facilitation » exercée par le thérapeute, va lui permettre de mieux « sentir» la posture et réaliser plus facilement le mouvement adéquat.

Comme tous les enfants I.M.C. sont différents, les besoins thérapeutiques seront individualisés et spécifiques. Pour chacun, le thérapeute va détailler non seulement ses capacités et difficultés sensori-motrices, mais surtout la façon dont celui-ci organise sa posture, ses mouvements et la qualité de ceux-ci. C’est en fonction de cette évaluation continue, qu’il orientera constamment ses modalités thérapeutiques.

Chaque enfant I.M.C. grandit et se développe à sa manière, sans suivre le modèle de développement classique. Ce dernier peut être décalé, interrompu, différent de celui qui nous est le plus familier. Il arrive que des enfants n’expérimentent pas certains stades du développement.

Prenons deux exemples. Tout d’abord, un enfant qui a une hémiplégie et qui ne bénéficie pas de prise en charge thérapeutique. Il utilisera plus aisément le côté non atteint. Il se retournera alors spontanément, s’assiéra et se mettra debout par ce même côté. Sa motricité, ne se développant pas de manière symétrique, rendra plus difficile le développement de la perception, la coordination entre les deux hémicorps, l’acquisition de l’équilibre...

Si un autre enfant est incapable d’explorer son environnement, il a besoin d’être assisté pour y parvenir. Comme tout enfant, il a besoin de toucher, regarder, sentir et expérimenter une variété de situations.

Tous deux ont besoin d’être aidés de façon spécifique. La prise en charge thérapeutique aura pour but de permettre à l’enfant de vivre ces expériences si importantes pour son développement moteur, psycho-moteur et cognitif.

D’autre part, si on ne propose pas de prise en charge adéquate, le développement de la pathologie peut avoir d’autres conséquences comme le développement de contractures musculaires et des déformations orthopédiques. Ceci va conduire à une réduction de la fonctionnalité de l’enfant. La rééducation aura donc pour autre but essentiel de prévenir au maximum toute dégradation orthopédique. Une fois de plus, ce n’est donc pas seulement le fait que l’enfant acquière la fonction motrice qui intéresse le thérapeute, mais la façon dont il la réalise.

Tous ces facteurs doivent toujours être gardés à l’esprit. Il faut travailler de manière anticipée, évaluer au mieux et précocement les mouvements et situations qui seront utiles plus tard à l’enfant. Ceci signifie que chaque enfant, quels que soient la sévérité et le type de problème qu’il présente, a besoin de mouvements et positionnements variés et adéquats au cours de la journée.

Si la perspective du long terme est très présente dans le concept Bobath, il n’empêche que les objectifs de traitement s’inscrivent dans la réalité de l’enfant et dépassent les exercices moteurs. Par ex. : chez un bébé ; l’habiller, le changer, lui donner à manger... seront au centre des préoccupations. À l’école maternelle, ce sera l’installation correcte en classe, l’adaptation éventuelle de moyens de déplacement, la participation optimale aux activités du groupe. Plus tard encore, cela peut-être le développement de l’autonomie pour l’habillage ou l’écriture... A tout âge, une attention est portée sur la communication, le bien-être de l’enfant et le plaisir d’apprendre. Le jeu sera très souvent un outil précieux.

c. Le suivi thérapeutique s’organise donc principalement autour de deux axes complémentaires.

D’une part, au cours des séances individuelles, l’enfant est incité à acquérir de nouvelles compétences. En général, ces séances ont lieu plusieurs fois par semaine. La fréquence exacte varie selon les besoins et possibilités de chacun, selon les périodes également. Elles peuvent avoir lieu en consultation privée, dans un centre spécialisé ou dans le milieu de vie de l’enfant.

D’autre part, le contexte dans lequel l’enfant grandit est bien évidemment pris en considération. Quel que soit le milieu de vie de l’enfant, les thérapeutes peuvent aider les parents à comprendre ses besoins thérapeutiques. C’est dans ce but que l’enfant, ses parents, ou les autres personnes présentes au quotidien sont partenaires lors des rééducations. Les thérapeutes peuvent les assister et les conseiller quant à la manière de porter leur enfant, de le positionner, de l’aider à bouger tout en y associant une activité de la vie quotidienne (ex: manipuler, manger, prendre le bain, ...) C’est ce qu’on appelle le « handling ». Le but étant de permettre à l’enfant de bénéficier au maximum de ses acquis thérapeutiques et de les intégrer au quotidien.
Une collaboration entre les différents intervenants est donc capitale si l’on souhaite que l’enfant puisse développer au maximum son potentiel.

Pour autant que cela soit possible, l’enfant est lui aussi encouragé à coopérer à un maximum d’activités. Aussi petites soient ses compétences, il est invité à participer à ce qui se passe autour de lui et apprend aussi à développer son autonomie, en intégrant progressivement ce qu’il apprend au cours des séances de thérapie.

Source: http://www.bobath.be
24-04-2012 à 11:50:16
Bonjour à tous,
Amina maintenant 18 mois, elle va avoir recours à une table de mise en station debout afin de l'encourager à se mettre debout, j'aimerai savoir si vos enfants ont eux aussi eu recours à cet appareil.
Merci